Vous avez dormi la nuit dernière? C'est bien. Maintenant que vous êtes réveillés vous allez peut-être pouvoir entrer dans la fête. Et pas n'importe quelle fête. La foraine, qui n'est pas la foire. Les manèges, les attractions, les baraques, les frites… De la musique jouée très fort et aussi pour que ça colle bien de l'accordéon. Après une nuit pareille quelque chose brille dans les yeux. Et ça n'a pas à voir avec l'enfance ou l'adolescence mais plutôt avec un moment de vie collectif où chacun vient chercher des sensations, des odeurs, des ambiances. Une parenthèse - enchantée - dans un monde normé, cloisonné et trop souvent déshumanisé…
Fête foraine organisée pour les enfants sur l'esplanade des Invalides à Paris, 24 mai 1956, ©Getty - Keystone-France/Gamma-Rapho |
Je l'ai écrit hier. Il y a eu du beau monde pour cette nuit foraine sur France Culture. La bonne idée était de commencer par "La matinée des autres", ce programme riche et singulier. Ruth Stegassy et Josette Colin nous mènent à la foire du Trône à Paris. On y est. C'est l'art de la réalisatrice de créer le climat sans jamais rompre l'ambiance propre à ce genre d'événement populaire et festif. Musiques qui se croisent et se télescopent au long du parcours sur la fête. Rires et cris. Harangues des forains pour inciter chacun à venir sur son stand. Et si l'on ajoute un orgue limonaire le tableau est complet. Quel manège, "Le cheval blanc qui monte et qui descend…"
Gros baume au cœur quand la fête foraine s'expose dans la planète aux chansons… Le gratin est là ! Qu'on en juge : Catherine Sauvage, Léo Ferré, Piaf, Les frères Jacques, Damia,… Et voilà les chevaux de bois d'un carrousel d'un Atelier de Création Radiophonique produit par Kaye Mortley, et réalisé par Michel Créis, Lionel Quantin et Bruno Roncière. "Un manège est rond et tourne sur lui-même"… Comme à la maison de la radio… un sacré manège, non ? "Les manèges c'est la mémoire. Dès qu'on a inventé des manèges on a eu l'idée de mettre des chevaux dessus en souvenir des carrousels du Louvre, de Versailles, de Marly… Des chevaux de bois."
Avec les forains Jean Bournet et Marcel Campion. "C'est le forain qui a fait découvrir le cinéma". Comme le chante Piaf "La fête continue". Alors filons au ciné… Pour Serge Bromberg, "L’un des films les plus étonnants qu’on ait retrouvés doit dater de 1898, où on voit Monsieur Kobelkoff, le premier exploitant de salles de cinéma en réseau, mais qui était aussi attraction foraine, en tant qu’homme-tronc. On le voit faire son numéro : n’ayant ni bras ni jambes, on le voit tirer au pistolet, manger sa soupe, peindre, faire des cabrioles et enfin saluer le public avec son moignon. C’est étonnant parce que ce film très choquant, très surprenant, nous montre exactement ce qu’était le numéro de Kobelkoff dans la fête foraine du 19e siècle." (source, la page de l'émission)
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