Patrick Balkany |
Le jargon qui vaudrait aujourd'hui serait celui du bizness : business plan, plan d'affaires, BBZ (Budget base Zéro) et autres acronymes stimulants. Stimulants pour un Pdg de Radio France, Mathieu Gallet, qui a défaut d'être capable après 15 mois de proposer un "plan stratégique" jargonne pour essayer de faire passer l'"impassable" voire l'impensable. Et voilà qu'arrive… Patrick Balkany. Véritable chevalier blanc et défenseur acharné, c'est bien connu, des dépenses publiques, ce zélé député a déposé hier à l'Assemblée nationale une proposition de loi visant à la "privatisation de l'audiovisuel public". Rien moins.
Vite qu'on en appelle à la barre Giscard qui verra ainsi son grand-œuvre d'éclatement de l'ORTF s'achever en apothéose par la disparition définitive d'un foyer de gauchistes, trotskystes, et autres anarchistes pouvant atteindre à la sécurité de l'État (de siège) audiovisuel. Balkany enfonce le clou : "Par ailleurs, le manque d’objectivité et la partialité évidente de certains programmes diffusés sur ces chaînes publiques nous amènent à nous interroger sur le respect du devoir d'honnêteté, d'indépendance, de pluralisme de l'information et de l'expression pluraliste des courants de pensée, que le législateur avait également confié au secteur public, qui tend parfois à oublier ce devoir d’information objective au profit d’une information partisane."
Et à la fin de l'envoi [il] touche :
"Au regard de ces éléments et tirant toutes les conséquences de cette situation, cette proposition de loi vise à la privatisation des groupes généralistes de l’audiovisuel public que sont France Télévisions et Radio France, en excluant de cette privatisation les entités spécialisées ou au statut particulier que sont Arte France, France Média Monde, TV5 Monde et l’Institut national de l’audiovisuel (INA)."
Allez tout ça va alimenter les gazettes pendant tout l'été. À bon entendeur salut !
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