mercredi 3 octobre 2012

Ah la grève…

Ce site s'appelle "Plage de la grève blanche" (sic)







Madame Inter (1), animatrice star de France Inter dans les années 60, faisait la tournée des plages ou du littoral, l'été quand la radio se déplaçait rencontrer ses auditeurs (2). Quand elle interviewe la passeuse de l'Aber Ildut, celle-ci lui parle de ses activités quotidiennes à la grève (3), en plus de son activité professionnelle. Et pour une femme de la côte, l'élément prédominant c'est la grève (4) ; source de revenus et de subsistance. La grève pour les berniques, les étrilles, le goémon et l'appât pour les casiers. La grève c'est la pleine activité physique, en prise avec les vents, les marées le soleil ou la pluie. La grève c'est l'exact contraire de l'oisiveté. Les autochtones vont à la grève comme les touristes vont à la plage…

Hier, il y avait grève sur les antennes de Radio France, pas tout le temps, pas sur toutes en même temps. Et il est succulent de lire (sur twitter) les messages de "désespoir" des auditeurs perdus sur Europe1 ou sur RTL, obligés d'avaler la pub, quelques couleuvres, quelques stars du micro qui pérorent ou se gaussent de la grève à Radio France, persuadées de retenir définitivement les brebis égarées. Bien sûr ce n'est pas la vanité qui les étouffe…

Ces mêmes auditeurs découvrent des programmes continus de musique et s'esbaudissent (5). France Inter va jusqu'à publier la "play-list" du programme musical. C'est là que j'ai envie de dire à ces auditeurs, "perdus" sans leur "fréquence" habituelle à écouter, que c'est une occasion unique pour eux d'aller butiner ailleurs. Du côté des web-radios, mais aussi du côté des archives ou de sa propre collection-de-podcasts-qui-s'entassent-et-dont-le-retard-d'écoute-est-vraiment-impressionnant ! Et pourquoi pas vers les privées, au risque de ne plus se souvenir, en fin de journée, que de la pub automobile entendue une quinzaine de fois…

Et si la grève donnait envie, pour une fois, de " récupérer une vie personnelle, à ne pas entendre tout le temps…" comme savait si intuitivement le proposer Pierre Schaeffer ?

(1) Annick Beauchamp,
(2) Réécouter la Mythologie d'un auditeur au cours de laquelle dans une archive, Annick Beauchamp interviewe la passeuse de l'Aber Ildut (29),
(3) Qu'elle prononce greff', avec l'accent du Bas-Léon,
(4) Que les invasions touristiques transformeront en "plage",
(5) Visiblement ils n'ont jamais été tendre l'oreille vers FIP qui elle en plus sait intervertir avec des INS-TRU-MEN-TAUX (la marque de fabrique de Fip).

4 commentaires:

  1. J'ai justement réécouté cette émission il y a quelques jours et notamment cet itw et je suis d'accord avec Thomas Baumgartner quand il dit d'Annick Beauchamp est un peu en "surplomb" dans cet entretien. Je ne pense pas qu'aujourd'hui - sauf erreur de ma part - on puisse conduire un entretien radiophonique de cette façon. Je ne m'étais pas spécialement arrêté à ce moment d'écoute la première fois mais là - plus attentif, plus concentré? - la remarque de Thomas m'est apparue comme évidente. Il est bon ce Thomas pas vrai Fañch?
    A ce propos si j'arrivais à écouter - je dis bien écouter et non réécouter - "Lulu" de Yann Paranthoën je pense - pur a-priori - que la couleur en serait tout à fait différente. Je me demande si un jour Phonurgia Nova ou je ne sais qui - Ouï-Dire par exemple - nous gratifiera d'une nouvelle édition de ce son.
    C'est tout pour ce soir.....Saint-Nicolas si tu me lis......pense à moi!

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    1. Lors d'une prochaine vue je t'apporte Lulu… Yo !

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    2. J'hésite un peu à l'écrire ici, mais pour plein de raisons, j'aimerai bien voir Lulu en vrai… (en retraite sans doute maintenant). Car dans ce palais de la création qu'est la Maison de la radio, il y a tous ces humbles et anonymes, tous ces invisibles. Sans Yann Paranthoën, il n'y aurait pas eu beaucoup d'attention pour "ces gens-là" ! À chaque fois que je les croise je les salue et je pense à elle aussi. Merci Yann d'avoir fait ça !

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