lundi 8 octobre 2012

Cadence infernale…

Rebecca Manzoni







"Je ne sais pas vous…" mais pour moi le dimanche est l'occasion de rompre avec les rythmes (infernaux ou pas) de la semaine. Puisque ce jour-là les lignes bougent, il est agréable d'éteindre les pendules ou de ne pas avoir les yeux rivés dessus et de… laisser faire. Et si au cours de ce temps différent on a quand même envie d'écouter la radio, celle-ci ne manque pas de se rappeler à notre bon souvenir en égrenant, heure après heure, l'heure juste. Enfin pas toutes les radios, mais les "généralistes" (on se croirait chez le médecin) de fait.

Et si les heures se contentaient de frapper les "quatre tops" (1) ? Mais non, il faut mettre des infos dedans… Pourquoi ? Parce que c'est institué, parce que c'est un protocole, "parce que l'info n'attend pas", parce que c'est comme ça. Justement Jean Garretto a cassé le "c'est comme ça" avec ses pleins et ses déliés. Et sa magie était de nous faire oublier l'interruption par l'info et de rendre fluide ses enchaînements quelquefois déchainés (2). 

C'est dimanche, le café traîne, les croissants sont en miette, le ciel est à découvert, le chat minaude, les enfants crient, Mamie fait son gâteau dominical et la Nuit blanche est pliée. On pourrait peut-être laisser filer quelques heures le marasme absolu du monde ? On pourrait peut-être "oublier" les résultats sportifs ? On pourrait peut-être lâcher la grappe du gouvernement ? On pourrait peut-être ne pas déjà anticiper le lundi ? On pourrait peut-être se foutre du fait qu'Obama n'a pas les deux pieds dans le même sabot et que l'étrangleur du Val de Marne était aveugle. On pourrait peut-être prendre la mesure d'un besoin a minima de souffler, de se laisser vivre, soit l'exact contraire de la tyrannie médiatique.

C'est dimanche, la queue du chat balance et, au milieu d'un désordre apparent, après un très long monologue de paroles enchaînées, toutes plus tragiques les unes que les autres, on reconnaît la voix de Rébécca Manzoni, et son Eclectik sur France Inter. On ne bouge plus, on va savourer une heure de bonne conversation. Une heure ? Vaste blague que même un Fabrice Lucchini, qui surjoue son rôle, ne nous fera pas gober (3). 

Oui, on aimerait le dimanche des émissions de 58', un peu comme du temps de Radioscopie (4). J'ai vérifié, en ce temps-là aussi il y avait toute la misère du monde, mais elle n'avait pas encore une position d'hégémonie à la radio !

(1) Formule ancienne type l'horloge parlante,
(2) Dans l'Oreille en coin par exemple, avec Claude Dominique, Kriss et le reste de la "famille", France Inter, 1968-1990,
(3) Quand il annonce à la fin des infos de 10h (10h12) que les prochaines seront dans une heure… on aimerait vraiment que les prochaines soient à 11h12,
(4) De 17h02 à 17h59" et des poussières (désannonce comprise), sur France Inter.

4 commentaires:

  1. Bonjour Fanch,

    Les résultats sportifs, voilà l'ennemi du dimanche matin ! En nous en dispensant, Rébecca Manzoni aurait ses 58 minutes.
    J'en profite pour inviter à écouter l'émission du 29 avril avec Serge REZVANI...

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    1. Bonjour Henri,
      Cherchant l'illustration pour mon billet, j'ai trouvé un visuel de France Inter qui annonce l'émission à 10h10… grignote… grignote… Indépendamment du sport, tout est bon pour investir une "case" et l'élargir, jusqu'à que ce soit un fait "établi" et incontestable (et surtout pas par les saltimbanques des programmes). Merci pour Rezvani je vais tendre l'oreille !

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  2. Tu sais que Rébecca Manzoni n'est pas très loin de Kriss dans mon coeur d'écouteuse ? Je ne rate pas un Eclectik et comme tu le sais, j'écoute tout en différé... encore un avantage du podcast : pas l'ombre d'une séquence d'infos non désirée !

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    1. Oui mais… Oui mais dans le flux d'un matin, attraper la voix de Manzoni c'est pas pareil qu'aller la chercher. Je veux être surpris par la voix, interpellé, "obligé" de tendre l'oreille et bouleverser mon dimanche pour me rapprocher de tout ceux que kriss avait chamboullés…

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