© Gérard Lavalette |
C'est samedi. Il pleut ici en Bretagne, une pluie droite et lourde. Je sais que demain dimanche Madeleine ne viendra pas. Mais, cette fois-ci, j'ai convenu avec mon invité qu'il n'interrompe pas son farniente. Là, ce mot italien (lui) va très bien. Nous nous parlerons la semaine prochaine. En "tapant" sur les touches de mon ordinateur, j'écoute Yann Paranthoën dans le film de Pilar Arcila (1). Je dis que j'écoute car je ne regarde que d'un œil et tape de l'autre. J'ai d'abord besoin d'écouter Yann avant de (le) voir. Je mets sur "pause" puis redémarre. J'ai envie de sa musique pour écrire.
J'avais d'abord imaginé intituler ce billet "Ma petite mécanique", puis "Manége" a surgi. Sans doute pour deux raisons ou pour deux manèges. D'abord le très beau "Manège" de Laura Alcoba (2), puis pour la musique de l'indicatif de l'émission "Pas la peine de crier" (3) créée par Jean Thévenin et intitulée aussi "Manège". Ces deux manèges me font tourner la tête, comme l'a radio me fait tendre l'oreille.
Depuis maintenant presque 15 mois mon écriture est entrée en manége. Ça tourne autour, ça monte, ça descend, ça tangue un peu, ça chaloupe même quelque fois. Et de cercles concentriques en cercles concentriques la petite histoire s'écrit. Et là ce soir j'ai envie de vous dire quelques façons de faire sur ce manège. Le samedi c'est le début du luxe, je sais que je vais publier au matin et à n'importe quelle heure, et la plupart du temps j'écris le matin même, sauf si je suis absent. Le dimanche c'est grasse mat' et Madeleine. Pour ceux qui prendraient ce feuilleton en cours, je rappellerai que si je publie le dimanche à 18h c'est parce que pendant longtemps L'Oreille en coin (4) s'est arrêtée à 18h le dimanche. Et cette heure-là sonnait le "glas" de la fin du rêve. La triste réalité collégienne puis lycéenne reprenait le dessus et les fins de dimanche étaient bien tristes…
Quant à Madeleine, c'est ma façon de mettre en valeur mon propre panthéon radiophonique en essayant de vous faire partager quelques émotions fortes grâce à des personnalités qui ont marqué de leur voix et de leur esprit la radio depuis une cinquantaine d'années. 18h, ça me laisse le temps au cours de la journée pour fignoler l'épisode. Mais, mais, mais, le lundi n'est pas loin et il faut déjà penser qu'à 8H30 le lendemain le billet devra être publié. Le mieux est de l'écrire le… vendredi. Mais bon, ce n'est pas toujours évident de faire ainsi, alors on a beau être dimanche…
Et, dès ce premier billet de la semaine publié, il faut déjà penser à celui du lendemain et se mettre en condition d'écoute, de guet, et de tension pour ne rien perdre de "ce qui tourne autour". Ce cadre très strict est stimulant car comme au manège il y a des couleurs, des sons, des cris, des pleurs, des rires, des sourires, des regards et une petite musique qui te berce pour rester "dedans". Vous voyez bien c'est un manège, et mon manège à moi c'est ça…
Voilà mes chers auditeurs, une partie du voile levé, tant il est temps maintenant que je mette les voiles. Cap au nord-est, vers la Normandie. À Caen dira t-on !
(1) Yann Paranthoën, L'art de la radio, sous la direction de Christian Rosset, Phonurgia nova, 2009. Inclus un DVD (Pilar Arcila et Michel Follorou) et un CD (Questionnaire pour Lesconil),
(2) Manège, Gallimard, 2007,
(3) De Marie Richeux, France Culture, du lundi au vendredi, 16h,
(4) De Jean Garretto et Pierre Codou, les samedi après-midi, dimanche matin et dimanche après-midi, France Inter, 1968-1990.
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