"Un média de service public n’est pas fait pour l’audience mais pour remplir des missions qui sont de faire vivre des valeurs de démocratie, de culture et de création." Jean-Paul Philippot, administrateur général de la RTBF (Radio Télévision Belge Francophone)
mercredi 17 octobre 2012
Art, thé, radio…
Alors que Syntone vient de publier un volumineux dossier sur arte radio, qui va fêter incessamment sous peu ses dix ans, et une interview fleuve de Silvain Gire son directeur, je vais tenter un modeste avis qui a juste à voir avec ma pratique de cette radio singulière (1).
Un jour, il y a déjà quelques années , un/une passionné(e) de radio m'a conseillé d'aller y traîner mes deux oreilles. Ce que je fis, fissa, et picorai à loisir parmi déjà plus de mille sons en écoute libre et durable. Un grand marché, de beaux fruits, de bons légumes, quelques fromages frais, miches croustillantes et des petits nectars de pays. Des sons multicolores, multiformats, des reportages, des fictions, des témoignages, des clins d'œil aussi et des cocasses, comme par exemple l'élection d'Olivier Besancenot en mai 2012. Des pastilles rafraîchissantes ou surprenantes qui laissent toujours "tout ouvert". C'est fini : on réécoute ou on ne réécoute plus. C'est une grande liberté qui se dégage d'arte radio et une égalité de traitement pour ceux qui s'y produisent. Pas de vedette du micro, même si certains en font plus (de micro) que d'autres. Pas de rente de situation non plus. Juste une belle collec' de sons (1637 quand j'écris ces lignes).
J'ai aussi en son temps, "plongé" sur Kriss, puis Jean Lebrun qui se racontent. Mais voilà cette pratique totalement libre d'aller "chercher du son" (formule) ne correspond pas "naturellement" à ma pratique de la radio. J'aime, je l'ai écrit dans cette colonne à droite, les rendez-vous, m'y préparer et, si besoin est, tourner le bouton et écouter (ou pas) autre chose. Pour écouter la radio, qui pour moi est une petite mécanique du plaisir, il me faut être interpellé. Hier je lisais "La semaine de Radio France" (2), aujourd'hui Twitter me permet d'être aux aguets en plus de mes petits rituels d'écoute "obligatoire".
Et justement si aujourd'hui Chloé Sanchez (3) m'invite à aller tendre l'oreille "Sur la route des vents" de Charlie Marcellet, je mets ça de côté et irai écouter ce soir avant de m'endormir ou demain à l'occas'. Pareil quand je reçois la "lettre" d'arte radio dans ma boîte à coucou, les facéties rédactionnelles des rédacteurs (dont Sylvain Gire) me donnent envie illico de me rendre sur le site et d'écouter. Mais autrement je dois bien dire que je n'ai pas le réflexe d'aller systématiquement voir "ce que je pourrais bien écouter maintenant".
Serait-ce saugrenu d'imaginer que chaque jour une alerte, sur différents supports, viendrait rappeler à nos oreilles un peu moutonnières que "par là il y a quelque chose à écouter" ? Sûrement que chaque membre de la "communauté" arte-radio peut le faire, et le fait d'ailleurs suivant sa propre impulsion. Mais ça reste aléatoire. Imaginant Silvain Gire (je le connais peu, mais il est un "peu" connu quand même), je me doute qu'il doit préférer qu'arte radio se mérite plutôt que d'en faire une promotion incessante acharnée. Rien à dire c'est louable. Je manque sûrement de réflexe pour sauter plus souvent sur l'occasion. Ce billet aura au moins eu le mérite de réchauffer mes motivations.
Bon anniversaire arte.radio !
(1) En fait j'avais envie d'écrire un papier sur le blog de Syntone ou un commentaire et puis après discut' avec Etienne Noiseau, le rédac-chef, j'ai décidé d'écrire ici. (Le dossier Arte radio est bouclé),
(2) Feu l'hebdo "maison" évoqué récemment,
(3) Documentariste radio, arte.radio et France Culture,
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C'est vrai qu'on aime aussi être surpris, qu'on apprécie aussi ne pas devoir choisir !
RépondreSupprimer(Merci, Fañch, pour ton relais de notre dossier)