Hier matin, Natalie Desaix avait la voix, la pudeur, la discrétion de dire sobrement et sans aucun effet superflu ce qui a mis le monde à terre lors du conflit mondial de 39-45. Natalie Dessay, chaque mardi, tient chronique dans la Matinale de France Musique. Elle pourrait dire son texte, le surjouer, se mettre en avant, flatter ses petits camarades ou faire comme tant de chroniqueurs… juste chroniquer avec la bonne dose de désinvolture qui fait florès (1). Natalie Desaix elle, y met son charme, sa sensibilité et sa tendresse. Si l'on prend la peine de l'écouter elle sait dire. Elle sait dire, non seulement avec les mots justes, mais avec une qualité de diction disparue, oubliée, aux orties et définitivement pas dans l'air du temps. Elle sait dire comment des choses simples, horribles, heureuses peuvent devenir essentielles et indispensables à la connaissance humaine.
Et bien, merci à Olivier Morel-Maroger et à Christophe Bourseiller (2) de l'avoir invitée sur France Musique. Sa présence hebdomadaire est un écrin pour un petit bijou de parole. Un bijou rare qu'on a du plaisir à aller "regarder" chaque semaine comme quelque chose de précieux, original, extrêmement personnel mais qui semble tendre à l'universel.
Merci Natalie Dessay je ne connais pas votre musique mais votre petite musique me va droit au cœur…
(1) Bien sûr ne généralisons pas, derrière la cohorte des insipides et autres inutiles existent quelques bons et très bons, particulièrement sur France Musique qui évite les chroniques de (mauvaise) humeur,
(2) Le premier est directeur de la chaîne, le second est le producteur de la matinale sur France Musique, du lundi au vendredi, 7h-9h.
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