samedi 6 octobre 2012

Renoir… à "La Causerie des lilas"

 








17h, un vendredi après midi. Sur le trottoir d'en face, La Sucrerie. Le gérant au brushing de midinette et au sourire guimauve dégouline de suffisance. Avec son badge "Ici je m'internationalise à donf" (1), le cabot fait pitié. Les mémés franchissent la porte en gloussant comme des dindes. La Sucrerie c'est un peu comme chez le coiffeur, on parle pour ne rien dire, on flatte le chien-chien et on fait semblant de savoir tout sur tout… quand on ne sait rien. Surtout ne pas traverser.

Sur le trottoir de gauche "La causerie des lilas". L'endroit est intime, le taulier pas bégueule et cultivé. Lui il ne tartine pas sa culture au kilomètre carré, il la partage. Il bosse à fond ses sujets et complète avec tact et passion les propos de ses invités. Il est 17h au carillon, je m'installe pour Plan B sur Le Mouv'…

Bon, on a eu beau me dire sur ce blog que Frédéric Bonnaud "fait" trop dans le cinéma, quand il aborde le sujet Renoir (Jean), j'y cours, car Renoir "naturaliste" du cinéma me fascine aussi pour sa façon d'avoir "transcendé" la peinture de son père. Hier à 17h, Bonnaud, gourmand de cinéma et de Renoir (son idole), recevait Pascal Mérigeau pour sa "Kolossale" biographie du cinéaste français (2). L'affaire est haletante ! Résumer une telle carrière et une telle vie en moins de 55mn, faut le faire ! Bonnaud pourrait sur ce sujet faire l'émission à lui tout seul, mais il sait mettre en valeur son invité et lui donner l'occasion de faire état de ses recherches fouillées, au risque de désacraliser l'icone du cinéma français.

Je l'ai déjà écrit Bonnaud donne envie de lire les livres dont il fait parler, mais Bonnaud parle de livre au moins trois fois par semaine et les journées ne font que 24h ! On ne voit pas le temps passer ! À peine eu le temps de poser mes lèvres sur la tasse de thé et déjà l'invité se retire, le livre grand ouvert à l'imaginaire Renoir, avec ses sublimations, ses démons, et ses questionnements multiples. Renoir aurait donc "tout fait" et son contraire ! Déroutant et certainement… humain.

Ici à la "Causerie" (des lilas) chacun a pris la mesure d'une part de bonheur d'avoir pu approcher de si près un Jean Renoir génial et déroutant. Bonheur aussi des bandes-sons entendues de quelques films du Maître, sa voix si particulière et celles inoubliables de Von Stroheim, Fresnay, Gabin et Carette. (3) "Jean Renoir, le patron" comme disait de lui Jacques Rivette (3), le restera sans doute longtemps tant son cinéma ne vieillit pas et donne à comprendre une société en pleines mutations.

Bonnaud anime parfaitement la "rédaction" de son encyclopédie du cinéma et donne à chaque fois envie de prendre quelques bonnes piqûres de rappel.Et ça ça ne peut pas faire de mal.

(1) Décerné par l'hebdo culturel de référence,
(2) Pascal Mérigeau, Jean Renoir, Grandes biographies Flammarion, 1100 pages,
(3) La grande illusion,
(4) Cinéaste français, né le 1er Mars 1928,

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