"Un média de service public n’est pas fait pour l’audience mais pour remplir des missions qui sont de faire vivre des valeurs de démocratie, de culture et de création." Jean-Paul Philippot, administrateur général de la RTBF (Radio Télévision Belge Francophone)
vendredi 26 avril 2013
"Chaff"…
Il est exceptionnel que j'écrive sur un sujet de radio pour lequel je n'ai ni connaissance, ni écoute, mais ce qui touche à la radio me touche et m'intéresse pour comprendre son fonctionnement et sa vie propre. Avant-hier un communiqué nous apprenait la mort subite de Philippe Chaffanjon, journaliste, directeur du réseau France Bleu de Radio France. Si j'avais pu entendre son nom autrefois sur France Inter puis sur RTL, je ne le connaissais pas du tout. On peut bien sûr imaginer que dans une communauté de travail, Radio France, la disparition aussi subite d'un collègue, tétanise, attriste et désempare chacun. Que cela s'étende à la maison RTL, où il a travaillé vingt ans, cela se comprend. Ce qui m'apparaît assez exceptionnel c'est l'unanimité de reconnaissance que chacun pouvait avoir de lui, du journaliste des dépêches au Pdg, en passant par les équipes qui le côtoyaient.
Si ce n'est pas la première fois qu'un événement aussi douloureux frappe la "maison ronde", j'ai l'impression que c'est la première fois qu'il traverse toutes les strates de la communauté. Une autre épreuve collective dont je me souviens était le décès, en novembre 2009, de Kriss (France Inter). La chaîne a su témoigner, faire témoigner et écrire les auditeurs sur une page du site de l'émission de Kriss. Mais l'impact professionnel n'était pas le même, même si, bien sûr, ses collègues de France Inter ont pu dire leur tristesse et surtout leurs plus beaux souvenirs. Les journalistes sont une corporation établie quand les "saltimbanques" n'ont pas de corpo. Ceci pouvant aussi montrer le poids que représente le métier de journaliste à la radio et l'esprit de corps qui l'anime.
Les témoignages que vous pourrez lire sont forcément émouvants et unanimes à reconnaître la bienveillance, la droiture, la rigueur professionnelle dont pouvait se revendiquer Philippe Chaffanjon. Ce site qui permet et de témoigner et d'archiver la mémoire individuelle et collective ira sans doute rejoindre bientôt quelques archives spécialisées, inaccessibles au grand public.
Ne serait-il pas temps que Radio France et son Espace Public consacrent un site dédié aux femmes et aux hommes qui ont fait Radio France, et marqué de leurs voix ou de leurs responsabilités la radio publique ? Si l'on veut entreprendre des recherches ou si l'on est simple passionné, les informations sont éparpillées et lacunaires, les trouver au meilleur endroit serait une reconnaissance légitime de ceux qui ont participé de la grande "aventure".
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire