Antoine Spire |
Lors du dernier festival Longueur d'Ondes (1), les organisateurs avaient eu la très bonne idée d'inviter Antoine Spire et Julie Clarini, respectivement producteur et productrice à France Culture. Le premier ayant quitté France Culture à l'arrivée de Laure Adler en 1999 à la direction de la chaîne, la deuxième ayant démarré sa "carrière" radio avec Antoine Spire en octobre 1997, pour l'émission quotidienne "Staccato" (2). Intitulée "Extinction de voix", la rencontre ne manquait pas de subtilité ou d'audace, quand on sait, entre autres, que sur la chaîne culturelle, Antoine Spire a longtemps animé le magazine "Voix du silence".
Si vous avez comme moi assidûment suivi cette émission, vous aurez plaisir à réécouter deux de ses protagonistes. Il est assez rare, pour ne pas dire très rare, que soit donnée l'occasion à des voix de radio de venir témoigner (in ou hors radio) de leur expérience au sein du média audio. Si je possède en mp3 l'enregistrement du premier Staccato (3), j'ai voulu aller fouiller dans mes archives de K7, voir si jamais j'avais quelque chose qui pouvait expliquer pourquoi cette nouvelle émission a commencé fin octobre ?
J'ai trouvé, avec la K7, sur un vague index, écrit à la hâte "Nouveau Culture Matin, présentation de Staccato". Bingo, mais l'appareil pour écouter ce support antédiluvien, où est-il ? Je creuse, bouscule, renverse, éparpille, mille choses avant de mettre la main sur un immense poste de radio que j'aurais pu porter sur l'épaule pour faire du "music sound" dans la rue. La bête est poussiéreuse, ses câbles sont ailleurs, ses touches particulièrement lentes pour effectuer les commandes. Le cœur battant, j'enclenche la cassette dans son tiroir et attends, passée l'amorce, d'entendre Marc Perrone nous jouer l'indicatif de Culture Matin.
Pas d'indicatif ce matin-là (4). Quelques minutes avant 8h30, la matinale va se terminer, Jean Lebrun donne la parole à son confrère du magazine vespéral "Staccato" qui, le soir même à 18h, entamera avec trois jeunes universitaires (5), une belle et courte carrière de magazine quotidien à France Culture. Spire pour présenter "Staccato" dira : " Ce sera une émission claire, rapide et approfondie"(6). L'indicatif créé par Monique Veilletet, sa réalisatrice, est un petit bijou de "mise en jambe" ou de "mise en rythme" (7). C'est pour moi totalement jubilatoire et engageant. J'ai toujours été stupéfait car, bien que les sujets aient été ardus ou nouveaux pour moi, je poursuivais l'écoute, tant j'avais l'impression d'avoir quand même appris quelque chose et même d'avoir envie d'en savoir plus. C'est pour moi le gage d'une émission très réussie.
(1) Brest, 8 au 1à février 2013,
(2) Du lundi au vendredi, 18h- 19h45 (entrecoupé d'un quart d'heure d'info à 18h30), oct 1997-juillet 1999,
(3) 27 octobre 1997, thème "Qui est étranger ?
(4) Un jeune pianiste invité jouera "live" les virgules entre les différentes sessions de la matinale de Jean Lebrun. La nouvelle grille démarre ce 27 octobre.
(5) Julie Clarini, Dominique Treilloux, Alain Leibkowicz,
(6) "L'objectif de mettre France Culture au diapason d'une nouvelle génération" dixit Antoine Spire,
(7) Je ne désespère pas de pouvoir vous en proposer prochainement un extrait ici.
Antoine Spire manque cruellement à France-Culture, pourtant dans staccato et encore plus dans le très regretté Panorama ce qu'il pouvait m'agacer souvent avec son stalinisme pur sucre comme quoi... Mais je regrette encore plus dans ce même défunt panorama Roger Dadoun dont l'érudition bonhomme me stupéfiait...
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