mercredi 3 avril 2013

À voir et entendre…

Laëtitia Bernard
(écoutez sur le player en bas de page)








On pourrait dire que, d'une certaine façon, "on" trépignait d'impatience depuis juillet 2011, époque à laquelle Nicolas Philibert (1) quittait la Maison de la radio (Radio France) après six mois de tournage… Qu'avait-il donc entendu qu'il avait filmé, qu'avait-il filmé sans entendre ? Comment pouvait-on filmer la radio ? Et dans cette si grande maison, qui tourne en rond depuis 1963, qui serait dans le film, qui n'y serait pas ? Pour nous, qui aimons passionnément la radio, autant de questions, et tant d'autres, que nous nous posions benoîtement. Mais surtout l'essentielle "Comment va t-il faire pour filmer le son ?"

Dix-huit mois après, et en première mondiale à Brest (2), à l'occasion du festival Longueur d'Ondes, en séance publique, les festivaliers (plus de 800) ont pu découvrir "La maison de la radio" (3) en présence de son réalisateur. Il ne faudrait pas connaître cette Maison de la radio, cette fabrique gigantesque de sons, d'émissions, de programmes. Il ne faudrait pas s'être perdu dans les couloirs (avec un certain plaisir). Il ne faudrait pas avoir reconnu à la voix, telle ou tel, et l'avoir apostrophé. Il ne faudrait pas avoir entendu quelques "cris et chuchotements" pour être un auditeur lambda ou banal. Un auditeur surpris, émerveillé, agacé, complice…

Après avoir vu le film une deuxième fois en séance publique, j'ai plutôt voulu savoir ce que cet auditeur-là ressentait en découvrant cette maison de la radio, ou plutôt celle que Philibert lui donnait à voir… et à entendre (4). Avec la complicité sympathique de Pascale Boucherie (5), nous avons interviewé les spectateurs à la sortie du Katorza à Nantes le 19 mars (6).

Je retournerai voir le film une troisième fois, convaincu, comme Nicolas Philibert, qu'il aurait fallu écrire en sous-titre sur l'affiche "Pourvu que ça dure !" (7)

Vous lirez ici le billet d'Etienne Noiseau, spécialiste sur Syntone, de l'art radiophonique.

(1) Cinéaste, documentariste.
(2) Et oui, le 8 février 2013, trois jours avant le Festival de Berlin,
(3)
Documentaire français (1h43), sortie aujourd'hui 3 avril, dans les bons cinémas,
(4) Après "Être et avoir" … "À voir et entendre", c'est raccord, non ?
(5) Journaliste, qui dans sa belle machine pro a capté le son, puis en a fait le montage,
(6) Merci à Caroline Grimault, directrice du Katorza, de nous avoir facilité l'enregistrement des spectateurs,

(7) Dans le 12/13 de Philippe Dana sur Le Mouv' (2 avril 2013).

Laetitia Bernard, journaliste à Radio France

1 commentaire:

  1. J'espère que les bonnes fées de l'Audimat (si tant est qu'elles existent !) vont se pencher attentivement sur ce beau film de Nicolas Philibert, entièrement consacré à ce média que nous aimons tous, et à ces gens, connus ou anonymes qui le célèbrent chaque jour pour notre plus grand bohneur...

    Bien sur, il y a quelques longueurs, quelques facilités aussi sans doute,...mais moi qui ai eu la chance de le voir en avant première à Brest, il y a quelques semaines, j'en garde le souvenir d'une réalité poétique, d'un monde onirique (en ce sens qu'il me fait penser à la fête de Frantz dans le Grand Meaulnes), d'un beau témoignage (ou un beau cliché..) sur cette maison de la radio que j'aime profondément, et dont la seule évocation me plonge dans des délices de bonheur...

    Bien évidemment, j'aurais plaisir à retourner le voir, et à y amener famille et amis....et d'ailleurs, après avoir vu à l'écran cette fourmillière s'agiter, je n'écoute plus la radio, tout à fait de la même façon.

    Merci à vous Nicolas Philibert...

    Guillaume.



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