Coddy Chessnut en écoute sur le player ci-dessous |
Dans un récent tweet, Christian Rosset (1) a écrit : "La musique est ce qui est LE PLUS IMPORTANT, comme le sexe de la radio !". Il sait sûrement de quoi il parle. Je me rappelle comment, depuis mes plus jeunes années j'ai guetté à la radio la chanson et la musique. Dans des époques où l'offre était minuscule (4 chaines en grandes ondes) et où, si l'on voulait sortir du matraquage, il valait mieux s'accrocher à France Inter (2). On était sûr d'y entendre ce que l'on ne pouvait s'acheter en microsillons (3). Quelques années plus tard si l'on voulait suivre "l'actualité" musicale on cachait son transistor sous l'oreiller et on s'endormait avec le Pop Club ou Campus (4). Et Lenoir (Bernard) de rappeler de devoir supporter de basculer France Inter, de la Modulation de Fréquence aux Grandes Ondes, pour continuer à écouter "Feedback", quand le foot-le foot-le foot saturait la FM.
La radio est prescriptrice d'achat de musique. Combien de fois n'ai-je pas couru chez mon disquaire acheter douze titres sur un CD (et avant sur un vinyl) pour un qui m'avait accroché l'oreille ? Depuis longtemps Fip me procure cette irrésistible envie de pouvoir disposer à tout moment d'un morceau qui m'a particulièrement séduit. J'ai au moins une fois acheté les compils qu'elle produisait. Pareil pour France Musique où les occasions ne manquent pas. Et "regrets éternels" pour feu "Un poco agitato" sur France Culture (5).
Comment résister ? Au moins autant que la répétition, la radio propose la découverte et, en choisissant certaines émissions on est sûr de ne pas être dans la play-list figée/calibrée des musicales ou de celles formatées "tendance-conso +" des généralistes. On peut se satisfaire d'un certain ronron musical comme on peut choisir d'être surpris. Le futur "site" musique de Radio France participera t-il de cette découverte tout azimut ? En attendant si vous avez les "Oreilles sensibles"…
La radio maintient en éveil (musical) si on fait le choix d'écouter plus que d'entendre, et de jouer à saute mouton avec les chaînes (6). Ces dernières semaines la radio a bouleversé mes habitudes d'écoute, et ou, de choix pour me donner envie de chanter avec les chanteurs ou de siffler avec la musique. Plutôt bon signe, non ? Signe au moins que leur "petite entreprise ne connaît pas la crise" ou la détourne, pour nous donner au moins cette fraîcheur-là ! "Boum quand notre cœur fait boum" (Trenet)…
(1) Producteur à France Culture,
(2) De mémoire, le premier concert de Serge Reggiani, chanteur, dans l'émission "Les 400 coups" de Claude Chebel, 1967,
(3) 45 ou 33Tours,
(4) José Artur, France Inter. Michel Lancelot, Europe 1. Suivront Francis Zégut ou Georges Lang, RTL.
(5) Yvan Amar, Dominique Boutel, David Jisse, Gérard Tourol, Philippe Langlois, du lundi au vendredi, 16h30 ou 17h, de 2002 à 2005,
(6) Quant à la diversité (à 6')…
"Faire bouger France Inter, inviter les auditeurs à participer activement à la vie de la station et refuser la formule somnolente de la formule "music and news" : ce sont les objectifs que s'est fixés Roland Dhordain en prenant la direction de la chaîne en 1963. Il s'entoure donc de jeunes professionnels et lance bientôt trois émissions spectaculaires et pour le moins remuantes, le Pop Club…, Entrée libre à l'ORTF, et ces 400 coups qui représentent un fameux pari : organiser quotidiennement une fête à l'extérieur des studios et inventer chaque soir une nouvelle folie ! Jean Bardin en sera l'animateur, secondé par une importante équipe qui réunit Pierre Wiehn, André Blanc, Daniel hamelin, Jean-Marie Houdoux et Annick Beauchamp, la future Madame Inter. Au bout d'un an, épuisé par la fête quotidienne, Bardin jettera l'éponge et sera remplacé par Gérard Klein, un débutant, ancien étudiant en médecine et standardiste de France Inter qui fera une apparition remarquée sur les ondes, revêtu d'une véritable armure de chevalier pour justifier le slogan "Du gai Klein" ! (in , Les années radio, Jean-François Remonté, L'arpenteur, 1989). Voir quelques-uns en photo ici.
Il y a souvent dans mes tweets un côté un peu ironique : cette forme brève obligeant à commettre des assertions définitives que l'on ne peut remettre en question qu'en proposant aussitôt un autre tweet contradictoire ("La musique, c'est d'abord de la pensée", par exemple). Ceci dit, je ressens la musique corporellement : une caresse, une baffe, c'est selon..., même si je sais la lire et l'écrire.
RépondreSupprimerMa principale remarque aujourd'hui serait de rappeler qu'il existe aussi, à la radio, même si de moins en moins, ce qu'on appelle la musique classique (du plus ancien au plus contemporain) et que c'est cela qu'il faudrait à mon sens relancer. La chanson est partout plus que présente (avec ces quotas à la noix qui font que je n'écoute plus certaines chaînes de radio). Il faudrait trouver un autre ton pour parler des musiques dites improprement "savantes" (j'y ajoute les musiques ethniques, extra-européennes et une grande part du jazz) et les faire écouter, mais c'est une autre histoire...
Et si on n'écoutait plus de musique :-)
RépondreSupprimer(forme brève et à peine ironique, mon cher Christian)
Je peux passer un (et même deux) repas, mais pas une journée (pas même une matinée) sans musique... (zut, c'est long et pas du tout ironique...)
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