"Un média de service public n’est pas fait pour l’audience mais pour remplir des missions qui sont de faire vivre des valeurs de démocratie, de culture et de création." Jean-Paul Philippot, administrateur général de la RTBF (Radio Télévision Belge Francophone)
jeudi 11 avril 2013
Amour, passion et dépendance…
Lors du dernier Festival Longueur d'Ondes, à Brest, du 7 au 10 février, un Confessionor fût installé pour que chacun puisse dire son rapport intime à la radio. Et ce fût parti pour les confidences (1). J'en ai "gardé" quelques-unes car je continue à être troublé par la constance de la mémoire individuelle (qui se change vite en mémoire collective, tant "nous" avons pratiquement les "mêmes" souvenirs, les "mêmes" madeleines, voire le "même" panthéon radiophonique) bien que ceux qui se confient soient de toutes générations. Comment se fait-il que plus de cinquante ans plus tard on se souvienne encore de "La famille Duraton" (2) qui n'existe plus depuis 1966. Que la scie d'Émile Franc (3) se bloque dans la cuisine ad vitam aeternam, que l'on passe des anciens aux nouveaux francs, des francs à l'euro et à la longue liste des présentateurs, dont Lucien Jeunesse restera l'icône magnifique. Pourquoi le Pop Club s'écoute t-il d'abord sous l'oreiller ? Pourquoi le football peut-il être aussi captivant à la radio ? Pourquoi les lieux où une information exceptionnelle (grave ou joyeuse) a été entendue à la radio restent-ils inoubliables ?
Extraits du Confessionor
"À l'internat : le Pop Club (4) et l'indicatif langoureux chanté par "Les Parisiennes". "La tribune de l'histoire" (4). Le dimanche en famille avec les grands parents, à l'heure du résultat du tiercé, se taire. En allant à l'école en voiture Fip et son top-horaire. Max Meynier : "Les routiers sont sympas" (5) : solidarité avec les auto-stoppeurs. Dans chacune des pièces de la maison un poste de radio. Dans la cuisine celui du jeu d'Émile Franc (4). Caché dans ma chambre, j'écoutais Supernana (6). Ado, 12 ans, le soir on écoutait Fun radio dans la cuisine après on repassait la fréquence sur France Inter pour que les parents la retrouve le lendemain matin. En famille des fictions, des histoires et à l'heure des repas "La famille Duraton" (2), c'était des vrais gens. Pas de distance par rapport à ça, ils vivaient avec nous. "Les maîtres du mystère" (4) : on se dépêchait de diner et on allait l'écouter chez la gardienne. Quelque chose qui va au-delà de l'émission "Le masque et la plume" (4) : rendez-vous sacralisé, dans mon bain. Indisponibilité totale pour les autres. "Pollen" (4) pour le générique : souvenir de la liberté étudiante. "Nostalgie" pour chanter avec les parents. Eric et Ramzi sur Fun Radio. Souvenirs désagréables des infos répétitives du matin (France Info)…
Curieusement, personne ne cite la grande prêtresse de la confession radiophonique, Macha Béranger, qui tenait, au bout du fil, les nuits et les auditeurs d'Inter, avec "Allo Macha" (7).
Vous pourrez aussi retrouver ici quelques confessions d'auditeurs passionnés.
(1) France Culture, L'atelier de la création, ce soir, 23h
(2) Radio Luxembourg,
(3) Désolé je ne résiste jamais !
(4) France Inter,
(5) RTL
(6) Carbone 14,
(7) Avril 77/Juin 06
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