La culture de l'oreille

 

C'est sur Inter qu'il faut écouter la différence et c'est sur Culture qu'on l'entend. La différence c'est le brio d'Angelier, le lyrisme, une diction scandée, enthousiaste, captivante et une culture qui nous stimule, nous pousse à dépasser nos propres genres quitte à plonger dans le Mauvais… genre(1). Comme disait Bedos Angelier pourrait nous lire le Bottin que c'en serait captivant.

A contrario on doit subir les postures, les effets de manche (sans les manches), les voix sans relief, les dictions plates et sans saveur de quelques faiseurs qui se croient intéressants par ce qu'ils sont derrière le micro de France Culture. Le téléscopage des deux est criant quand venant de quitter Angelier on tombe (du poste) sur Quenehen qui a le don dès la première seconde d'être horripilant avec pour nous accueillir sa formule pompeuse propice à lui couper le sifflet, ce que je ne manque pas de faire. À trop ériger la matinale de Culture comme vitrine on va finir par banaliser la chaîne et il n'y aura bientôt plus aucune différence avec les France Info et autre France Inter.

La culture de l'oreille se devrait être pour une direction sa capacité à écouter l'auditeur qui a su se faire écoutes après écoutes une culture de la différence et à qui il est un peu plus difficile de faire entendre n'importe quoi, n'importe comment.

Pour sortir de ce nivellement tragique réécoutons l'indicatif de Mauvais Genres dont François Angelier vient enfin de donner les clefs. Le podcast sera utile : l'émission devant à la rentrée changer de titre et donc d'indicatif, mais nous pourrons continuer à dire " Et pas d'erreur c'est Angelier !".(2)

(1) "Mauvais genres" depuis 1997 sur France Culture,
(2) Grande soirée "Mauvais genres" à Brest, Festival Longueur d'Ondes, Samedi 3 décembre, 21h,