mercredi 3 août 2011

Pittoresque Borzeix


Je n’ai jamais lu plus belle définition de France Culture que celle proposée par Jean-Marie Borzeix «Le Magasin Pittoresque ». Avant d’avoir poussé la porte de ce magasin-là on est déjà transporté…
Ce matin j’ai entrepris de relire l’entretien de Jean-Marie Borzeix (1) à la revue Le Débat
.(2) Je commence ici une série qui s’attachera à essayer de comprendre l’évolution de France Culture. J’y reviendrai de temps en temps, pas pour me référer à l’oracle mais, pour faire sens. Comme j’ai récemment écouté le Jeu d’Archives qu’Antoine Perraud lui a consacré le 11 juin 2009, j’avais dans l’oreille la voix de l’homme du Limousin.

Jean-Marie Borzeix dans cet interview dit :«La radio se fait comme on structure un livre, un film, un journal ou une revue. C'est un travail d'équipe. Techniciens, auteurs, réalisateurs et producteurs apportent tous leur pierre à l'édifice. Pour eux, la radio ce n'est pas seulement ouvrir un micro devant un invité.» Imaginons que ce postulat soit inscrit au fronton de chaque studio de France Culture et, que d’aucuns veuillent bien s’en inspirer, on retrouverait à l’écoute de Riches Heures de créations radiophoniques.

« La radio ce n'est pas seulement ouvrir un micro devant un invité » ? Pourtant aujourd’hui dans Le magasin France Culture c’est beaucoup ce qui s’y pratique. Ça brille surtout de ses têtes de gondole, en promotion (et auto-promotion) permanente, avec un son digne des radio-amateurs des années 60, distribuant échantillons sur échantillons de produits jetables, banals, sans goût et sans saveur, d’effets télé/twittés, en un flux incessant d’invités et d’échanges au coin du micro, qui n’iront pas beaucoup plus loin que les bavardages du lundi immédiatement remplacés par ceux du mardi qu’effaceront ceux du mercredi. Le pittoresque «émerveillé/émerveillant» de Jean-Marie Borzeix a fait long feu. Restent au coin du bois (du micro) quelques îlots qui résistent au nivellement programmé et à l’intervention impérialiste de la gente journalistique qui gangrène les programmes autrefois élaborés par des « non-journalistes ».
(à suivre)
 

(1) Directeur de France Culture 1984-1997
(2) Radio Exception, Le débat, n° 95, mai-août 1997,

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire