La mémoire de la radio

Vos archives radio vous en faites quoi ? De vos cassettes audio, celles du temps où Pierre Descargues organisait sur France Culture les échanges entre auditeurs et celles, peut-être de bien avant encore, bien rangées sur une étagère sans poussière ? De vos mp3 sur un disque externe spécialement dévolu au stockage de la radio et qui chaque jour frôle la saturation (avec une liste papier organisée aux petits oignons sur Exel) ? De vos podcasts sur iTunes qui dévorent une mémoire phénoménale et qui, à part telle ou telle émission qui vous tient vraiment à cœur, sont assez peu (ré)écoutées car vos oreilles sont aussi tendues vers le flux quotidien disponible ? De vos nuits d'insomnie que vous essayez de faire coïncider avec les quelques heures de rediffusion que propose France Culture la nuit (et qui diminuent comme peau de chagrin au gré de l'étirement des multidiffusions journalières) ?

Et ces réécoutes vous les faites dans quelles conditions ? Surpris par la nuit (FC) vous vous le réécoutez à 7h dès potron-minet ou plutôt quand la nuit est installée ? La matinée des autres (FC) à l'heure du goûter ? Même si Alain Veinstein a récemment révélé que Du jour au lendemain (FC) n'est pas enregistré aux heures de diffusion - il s'est créé en studio les conditions de la nuit - l'écoute de son émission nécessite un environnement de silence difficilement compatible avec un jogging au bois, non ? 

C'est un poste de radio, si ! si !

En clair vous reste t-il assez de temps disponible pour profiter de toute cette matière abondante qu'il vous arrive même de partager avec quelques amateurs éclairés pour ne pas dire érudits ? Et si Radio France créait une Radio-Archives de cette matière universelle que stocke et archive l'Ina, vingt quatre heures sur vingt quatre avec des matins comme ci, des après-midi comme ça, des soirées ad hoc et des nuits enchantées ? Une radio de mémoire active avec un "player" tip-top et une réécoute possible sur la durée. Sans parler d'un site associé digne de ce nom élaboré et suivi par des professionnels de la radio.

Pourrait-on alors commencer à mettre autour d'une table les professionnels de la profession, ceux de la radio et ceux de l'Ina, quelques zamateurs éclairés, et quelques grandes voix féminines et masculines qui ont toujours su valoriser les archives au cours de leurs émissions respectives ? Si l'idée vous séduit, commencez donc à la faire circuler dans vos réseaux multiples et variés, une fois toutes ces bonnes ondes en réseau on prend rendez-vous avec Jean-Luc Hees, Pdg de Radio-France.