samedi 13 octobre 2012

Les ondes, Libé, Marchon…

Photo Alan Levine, CC BY







Les ondes folâtrent, se dispersent, courcircuitent, reviennent en boomerang et finissent par tomber dans l'escarcelle (sic) de votre boîte aux lettres ou de votre transistor ou alors carrément par changer de galaxie. Dans celle qui nous réunit à promouvoir la radio de qualité, il m'arrive de pester contre les médias et les journalistes qui ignorent superbement ce média ou qui se contentent du service minimum. Pourtant tel le "poor lonesome cowboy" quelques-uns s'appliquent, vaille que vaille, à défendre et promouvoir la création radiophonique. Hervé Marchon, journaliste à Libération, est de ceux-là. Mais avant d'évoquer le sujet un petit détour par une formule…

"En 1969, chez Duigou (célèbre disquaire nantais), de passage dans cette ville, ma tante achète le 45 tours (1) "Je t'aime moi non plus" (version Birkin). En 1981, en vadrouille dans le nord-finistère, je cours les "maisons de la presse" rurales pour acheter le dernier n°de Libération (2) dont le titre de une, en surimpression sur une trame grise, proclame "Je t'aime moi non plus". En ces temps pré-socialistes, Gainsbourg a muté en Gainsbarre et Libération va opérer sa première mue qui verra Serge July prendre les rênes du journal à sa reparution le 12 mai 1981 (3)…"

Cette petite digression pour dire, entre autre, que je ne suis pas passé à côté de Libé mais qu'aujourd'hui les fantaisies en plumes d'indien de Demorand (4) ne me font aucun effet et ne m'incitent pas à acheter ou même à lire ce journal. Pourtant c'est à cause de gens comme Hervé Marchon journaliste qui s'intéresse, se passionne et écrit sur le son et par effet induit sur la radio (ou inversement), que je retourne jeter un œil et même une oreille à Libé.

Marchon a commencé par faire ça ! Des reportages en mode sonore avant de passer à des sélections sonores. Mais il semble bien que l'audio diminue comme peau de chagrin sur Libe.fr laissant (trop) toute la place à la vidéo. "Image ma belle image". Pourtant ces reportages "audio in vivo" laissaient la place à l'imaginaire visuel, chose sans doute la moins partagée par les-promoteurs-acharnés-du-spectaculaire-qui-se-voit. Un exemple !

Aujourd'hui il fait ça ! "Entendu sur le web", est déjà un très bon titre en soi puisque on ne dit jamais ça, ânonnant comme des moutons (sic) "T'as vu sur Internet…". Marchon est un guetteur, un fouineur, un sonneur qui quelquefois sait agiter "le chiffon rouge". Il met en avant ses sélections sonores de la semaine. Celles qu'il peut recommander parce qu'écoutables sur le web.

Bon, moi qui aime les rendez-vous réguliers avec telle émission ou tel producteur, je vais devoir faire évoluer mes pratiques d'écoute et tendre l'oreille un peu plus souvent vers les chroniques soniques d'Hervé Marchon et vous parler quelquefois de celles qui auront retenu mon attention. De ce fait il me faudrait sans doute ajouter une entrée à mon billet "Les copains d'abord". Hervé Marchon n'est pas un copain (je ne le connais pas) mais c'est ce fameux billet qui nous a donné envie de communiquer. Les bonnes ondes ont bien fonctionné, il eût été dommage que je passe à côté de quelqu'un qui promeut avec conviction la création sonore. L'autre a beau faire l'indien, à Libération Hervé Marchon est peut-être le dernier des mohicans…

Demain à 18h, c'est du lourd, pardons du solide…

(1) Interdit à la vente aux moins de 21 ans, mais j'ai jamais vu aucune mention sur le 45 tours qui en face B propose "Jane B",
(2) Dernier numéro de la première formule inventée en 1973 par Sartre, July, Gavi et d'autres… Que je possède en deux exemplaires,
(3) En une "Il est mort le soleil" (non c'est pas Giscard qui vient d'être battu par François Mitterrand) mais Bob Marley qui a cassé sa pipe,
(4) Ex-matinalier de France Culture puis de France Inter, s'est déguisé en indien dans un numéro de 2012.

2 commentaires:

  1. Hervé Marchon est un rare cas de journaliste de la presse écrite capable à la fois d'écrire intelligemment sur le sujet "Radio"( il suffit de relire son article publié sur deux pages dans Libé décryptant l'économie du documentaire radio pour s'en convaincre) mais également de faire lui-même des créations sonores intéressantes. Et je ne parle pas de son investissement au sein de L'ADDOR pour défendre et promouvoir le documentaire radiophonique! Chloé Sanchez (qui a tous les talents la pauvre...:-) ) ne me contredirait pas, elle qui a eu cette chance de travailler à ses côtés pour LibéLabo durant un stage. LibéLabo, jusqu'à ce jour, fut comme son nom ne l'indique pas un "labo" du son au sein de la presse écrite ce qui reste rare de nos jours. L'image est hélas plus souvent mise en valeur que ne l'est le son sur les pages web de ladite presse écrite. Je dis "comme ne l'indique pas son nom" car LibéLabo ne désigne pas comme on pourrait le croire un laboratoire mais: la Bande Originale...voilà c'est dit!
    Tout ceci pour dire merci Fañch de mettre en valeur le travail accompli par Hervé Marchon dont j'apprécie l'investissement dans le domaine de la radio et qui a su trouver pour Libé un angle novateur et donc..inédit, (merci pour la redite c'est pas grave, écrire n'est pas mon métier) :-)
    Pour en terminer de façon provisoire, je pense que le cas "Marchon" est plus riche et complexe que ce qui est dit aujourd'hui et mérite probablement un inventaire plus large de toute l'activité déployée par notre héros dans ce domaine qui nous est cher.
    Donc....au boulot Fañch! Tout ou presque reste à écrire.....;-)

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    1. Voilà c'est dit dis-tu et t'as bien fait de le dire ! Yo ! Euh ce n'est pas mon métier d'écrire non plus, même si ce blog mobilise une énergie Kolossale. Si je croise le personnage je ne manquerai pas d'en rendre compte ici (et maintenant)… (à suivre)

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